Kamsar, Samedi 13 octobre 2012
Samedi
matin, 13 octobre, 7h30, le soleil se lève, le week end est débuté. Assis
sur ma terrasse arrière avec mon fidèle Sobé, un café à ma droite et mon
ordinateur portable en face de moi (ami fidèle aussi pourrait dire certains…),
je cherche quelque chose à écrire sur mon blogue. Ce blogue qui me crée un certain lien avec
les gens que j’apprécie de l’autre coté de l’océan… cet océan qui est en face
de moi… mais dont la rive canadienne est si loin.
Que pourrais-je écrire pour ne pas
ennuyer l’éventuel lecteur… et dire que mon premier métier d’enfance souhaité était
d’être écrivain… Dieu merci, j’ai pris une autre direction! Je cherche des
anecdotes africaines, des situations intéressantes, quelque chose de neuf à
écrire concernant la Guinée. Rien à faire, pas d’idées. Écrire le moment
présent… pourquoi pas!
Je prends une autre gorgée de café, il
est encore chaud, il fait chaud. La vie se réveille autour, le son de quelques
domestiques qui travaillent chez les voisins s’ajoutent au son des oiseaux qui sont
présents depuis l’aube. D’autres bruits s’ajoutent… ce sont des voix au loin…
mais qu’est-ce que c’est… si tôt ce matin? Le son approche, ce sont de fortes
voix, non, ce sont des chants… je me lève et me dirige vers l’avant avec mon
chien gardien de 3 mois… le groupe s’approche, arrive et défile devant moi dans
la rue. Un chef précède la troupe dans la rue, tous habillé de la même façon,
ils ne marchent pas, ils ne courent pas, ils font du jogging en chantant des
refrains africains... c’est une équipe de soccer qui s’entraîne déjà! Ha ces
africains! Je me retourne pour rejoindre mon chien gardien qui est allé se
cacher à l’arrière sur ma terrasse et qui laisse échapper quelques aboiements
discrets!
Un petit ‘refill’ de café et je
reviens. Je pense à quoi faire ce week end… je n’ai rien planifié. Il n’y a pas si longtemps, j’étais
le type à toujours être occupé et à courir après le temps!
Bon, quels sont mes choix pour ce week
end? J’ai des livres et des films que j’ai apportés ici, on oublie le câble ou
satellite TV que je n’ai pas fait installé (vieille habitude de plusieurs
années). Du coté activités sportives il y a la marche, le vélo et en mettant un
peu plus de préparation, il y a le kayak que je peux transporter hors de la
cité pour l’exploration d’une rivière quelconque, avec prudence svp. Ajoutons l’exploration
des plages sauvages et des nombreux "petits villages" à un peu plus d’une heure
dans la brousse, belle option lorsque la
température n’est pas à l’orage.
Mise à part cela, il y a la
fréquentation avec les autres expatriés tout près de chez moi. J’ai en effet
rapidement remarqué depuis mon arrivée que notre petit groupe d’expats crée
souvent des occasions pour se retrouver entre eux et combler les moments de
solitude par des échanges d’idées, d’opinions ou simplement pour partager leurs
expériences entre personnes vivant le même contexte dans ce pays. Nous ne sommes
pas plus de 30 expatriés dans une ville de… disons 40 000 guinéens et, avec
200 000 personnes additionnelles autour de la ville. Nous sommes des
canadiens, français, hollandais, algériens et italiens mandatés pour une même
entreprise de 2 400 employés environ. Nous sommes la minorité visible,
avec chacun nos propres cultures, dans un pays majoritairement musulmans qui a
son mode de vie, son histoire, ses visions.
Le chant d’un coq se fait soudainement
entendre et me sors de ma réflexion … un peu tard il me semble pour le coq…
mais c’est le week end! Un autre refill… ce sera la dernière tasse de café pour
la journée, autre habitude conservée depuis longtemps!
Je repense à ma liste de choix pour
occuper ma journée et je constate à nouveau qu’elle est limitée…. mais ce n’est
pas une mauvaise nouvelle en soi. Lorsque j’ai fait le choix de partir en
Afrique, j’étais à la recherche de… différences… d’inconnus… attiré par ce
monde mystérieux qu’est l’Afrique, un rêve d’enfance.
J’apprends à connaître un peuple avec
son histoire qui fait beaucoup réfléchir. Je découvre un monde dont se nourrir et se
loger sont des priorités, pour lequel le moment présent est la base même de la
vie. Difficile à décrire, il faut le vivre. C’est l’opposé du monde occidental
au système capitalisme accéléré, au monde de "surconsommation", à la présence
exagérée des médias…. c’est une sorte de
désintoxication. Ici, les gens sont fiers de posséder le temps et ne pas
posséder de montre… on vit le temps, on ne le perd pas à le planifier …. Et moi
qui cherchait à planifier ma journée un peu plus haut dans ce texte…. signe que
l’Afrique a encore beaucoup à m’apprendre!
Bon week end , je serai moins
philosophe dans mon prochain article (sourire)!!