Visite chez Amara

Kamsar, Dimanche 9 décembre 2012


Les dernières semaines ont également été l’occasion de connaître davantage Amara, mon domestique de jour (comme on les appelle) mais avant tout une personne très humaine qui adore partager sa culture.
Amara a 58 ans et est domestique depuis maintenant 30 ans, il a travaillé pour des expatriés de plusieurs origines, arabes, français, belges, canadiens. Bien qu’il soit musulman, il a toujours eu qu’une seule femme et c’est ce qu’il désire. Actuellement, sa femme de 27 ans est enceinte de plusieurs mois.
Je rappelle que lors de mon arrivée en Guinée, j'étais mal à l'aise d'avoir quelqu'un 'domestique' chez moi, et que j'étais enclin à les aider par réflexe ou par inconfort... mais cela créait plus de frustrations de leur part qu'autrement. J'ai compris qu'avoir un domestique est d'offrir un emploi à un Guinéen, c'est d'aider dans une certaine mesure une famille. 

Être domestique c'est d'offrir ses connaissances et son talent aux expatriés en échange de conditions de travail bien au-delà de la moyenne pour l'économie de leur pays. Évidemment, cette relation doit se faire dans un grand respect de part et d'autres.


Revenons à notre cher Amara. Présent toute la semaine chez moi, il connaît très bien les rouages de son métier et en prime, il adore partager sa culture africaine dont il est bien fier. Je le remercie à chaque jour pour ce qu'il fait, c'est le meilleur de Kamsar ;)


Un peu plus sur la vie de Amara


Amara demeure dans un petit bâtiment juxtaposé à plusieurs autres , tous semblables et très nombreux. Il paie environ 10$ en location par mois, un bon prix selon ce qu'il m'explique, qu'il a obtenu car il a participé à la construction de sa maison.


Petit bâtiment de brique recouvert de ciment divisé en 1 salon et 3 chambres. C'est la configuration de sa maison, un 'grand' 4 pièces.  Non, je n’ai rien oublié…. La cuisine?  Ha oui, elle est dehors à l’arrière, recouvert d’un toit en tôle pour protéger le feu de la pluie, ce feu qui sert de four pour cuisiner, très rustique mais très bien également.  

Et l’autre pièce?  Cette ‘demi-pièce’ bien utile pour … réfléchir et se soulager….  Et bien elle n’est pas présente dans la maison et n’est pas dans la cuisine extérieure non plus (fiou!)…. Mais elle existe à quelques dizaines de mètres de là et est partagée entre plusieurs maisons!  Je n’ai pas visité personnellement… mais sachant qu’il n’y a pas d’eau courante, je devine un peu la structure de la pièce … naturelle.

N’ayant pas d’électricité et pas d’eau courante, on se lave avec un grand plat d’eau que l’on utilise avec ses mains. Les gens sont très propres, le linge est lavé très souvent et étendu un peu partout sous le soleil. Mais vous savez quoi, ce n’est pas la description  des lieux qui est le plus déstabilisant…

…. c’est plutôt l’énergie que dégagent tout ces gens, ils semblent très heureux, tous enjoués. A peine quelques minutes sur place, le voisin, la voisine, le passant, l’autre connaissance, les nombreux enfants fusent de tout coté pour se coller à vous, ils sont très fiers de se présenter à vous. Amara présente chacun de ses enfants avec une gaieté apparente sur son visage. 

Les familles sont grandes et la vie tourne autour de ce défi qu’est l’hébergement, la nourriture et les médicaments pour subvenir à tout ce beau monde.



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