Être un expatrié - Partie 2 de 2

Kamsar, Samedi 23 mars 2013

Je poursuis donc avec 3 autres constats, selon mon expérience personnelle, décrivant les grandes lignes de la vie d’expatrié. Désolé pour les photos… mon appareil est en mode ‘capoute’ présentement et il n'y a aucun endroit pour faire réparer un appareil ici.... !

Constat #4 – Le climat
Quand je demande à mes confrères expatriés ce qu’ils apprécient le plus de leur expérience, un thème revient en tout temps… le climat!  Que les gens soient ici depuis quelques mois ou depuis de nombreuses années, ils apprécient grandement le climat à 2 saisons de la Guinée.

Et je suis du même avis! La présence du soleil à tous les jours dans la saison sèche est merveilleuse et énergique. Tous les jours, les rayons réchauffent la région, l’air sec aide à supporter les 35 à 45 degrés dans les mois les plus chauds. La brise du soir est relaxante, c’est un climat très apprécié.

Et pour la saison des pluies, c’est un peu comme l’été au Québec mais avec une plus grande fréquence d’averses… et bien sur des orages beaucoup plus violents. Étrangement, quelques expatriés préfèrent cette saison pour sa fraicheur et sa pluie chaude, permettant de faire des activités à l’extérieur de façon plus tranquille (moins de monde sous les nuages!).

Le climat est sans aucun doute un facteur important à considérer, l’expatrié vivra dans un climat correspondant au pays choisi, et si ce dernier ne lui plait pas, le temps (pour ne pas faire de jeu de mots!) sera… disons… moins agréable! Je ne suis pas certain que j’aimerais être expatrié dans les régions nordiques ;)

Constat #5 – Vivre une autre culture
La culture… je pourrais écrire longuement sur ce sujet car à mon avis, c’est le point culminant qui anime la flamme d’être en expatriation. C’est une excellente occasion de vivre différemment, loin de la routine et des habitudes de son point d’origine.

Si vous êtes du type ‘fermé’ avec vos ‘solides convictions’… pas certain qu’il sera facile d’apprécier l’expatriation. Le changement de culture exige un esprit ouvert, très ouvert, pas de jugement, il faut apprendre à observer, écouter et questionner pour comprendre les différences… et il faut les accepter (à moins d’avoir comme mission de changer le monde ;-)

Voici quelques exemples concernant ma propre expérience qui démontrent clairement les différences de culture avec celle nord-américaine :

     -         Les salutations…. Elles sont omniprésentes au quotidien avec les gens que vous connaissez… et ceux que vous ne connaissez pas. C’est la coutume et ne pas faire les salutations peut être très mal perçu! Et bien, on s’y habitue et parfois on se demande même pourquoi ce n’est pas comme cela chez nous….

     -         La religion! Quand on quitte un pays dans lequel la religion est une histoire passée et que l’on atterrit sur une terre dans laquelle la religion a une grande emprise sur le quotidien des gens, le changement de culture est évident!  Ici, tous les jours, à différentes plages horaires, il y a les gens dans les mosquées, le coran, les fêtes liées à la religion musulmane, la polygamie, l'excision, etc. On retrouve parfois des objets dans le milieu du chemin qui ont été déposés, suite à des prières ou rites, pour obtenir des faveurs. On est très croyant.

      -        Le sens de l’humour… drôle dites-vous? Avant mon arrivée, je croyais que nous avions tous le même sens de l’humour, qu’une citation drôle dans mon pays d’origine serait surement drôle dans un autre pays… et bien na!  Pas du tout le même sens de l’humour. On apprend avec le temps à comprendre ce qui est pris au sérieux et ce qui est pris à la légère. Même au niveau des émissions de TV (là ou il y en a…), le contenu est très différent pour faire rire son auditoire!

     -      J’inclue ici les habitudes quotidiennes même si cela n’est pas lié directement aux ‘valeurs humaines’ mais cela demeure quand même des changements avec lesquels l’expatrié doit apprendre à composer. Par exemple, laver les planchers de la maison à tous les jours, ne rien laisser traîner sur le comptoir et dans les armoires comme nourriture, le nettoyage quotidien du terrain pour y enlever les feuilles mortes, etc. ….. tout cela pour minimiser la visite des insectes et reptiles tant craint dans le pays. On s’y habitue, on rencontre évidemment quelques insectes de différentes grosseurs régulièrement dans la maison mais avec le temps, on n’en fait plus de drame, nous sommes en Afrique, vive la différence!

     -       Je dois écrire un mot sur les domestiques. On les apprécie énormément et ceux-ci sont également très heureux d’occuper cette fonction tant recherchée par plusieurs habitants natifs de la région. Ils ont un emploi, ce qui est bien rare dans le pays. Au début, je le répète, nous sommes très mal à l’aise avec cette situation, on a l’impression d’abuser des gens pauvres, puis on apprend et on réalise la fierté qu’ils ont de faire leur travail, d’être les maîtres de leur environnement, un peu comme l’électricien que l’on paie pour l’installation de câblage électrique ou tout autre métier. C’est un métier et ils en sont fiers. De plus, une chimie se crée avec ces derniers, une complicité dans les habitudes de chacun.

Je pourrais citer de nombreux autres exemples démontrant les différences culturelles (voir mon 'post' du temps des fêtes au Québec). Cette différence est une expérience enrichissante à vivre si vous avez la moindre  ouverture à de tels changements quotidiens.

Constat #6 – Vivre le temps … Maintenant
J’hésitais entre ‘'Seul au monde’’ et ‘’Vivre le temps… Maintenant’’ pour finaliser les ‘constats’ observés. Mais en y pensant bien, la solitude amène bien des réflexions dont l’importance d’apprendre à respirer (comme je dis souvent ici)… à vivre le temps… maintenant!

La solitude est l’élément sans doute le plus difficile. On est loin des gens qu'on aiment, notre famille, nos amis, ..... Oui, il y a le téléphone et la vidéo-conférence par internet (heureusement!) mais cela ne remplace pas la présence réelle des gens. Les communications peuvent même devenir plus fréquentes, c’est tant mieux, mais on demeure loin!

Combattre le solitude?  J’ai pas trouvé la recette miracle. Pour ma part, j’aime bien les animaux et j’ai rapidement acquis un chiot à mon arrivée (je parle de Sobé de Sobanet ;) ). Mais la vraie recette pour aider à diminuer la solitude est sans doute de ‘vivre le temps… maintenant’.

L’expatriation est une occasion pour apprécier davantage ce ‘temps’ que l’on a beau vouloir maîtriser, il ne s’arrête pas! Étant seul au monde, dans un pays lointain, l’expatriation peut s’avérer une opportunité pour réaliser des hobbies ou passions oubliées, une occasion pour apprendre à respirer (l’ai-je déjà dit plutôt??)

La Guinée demeure un pays avec des activités limitées en comparaison avec l’occident, mais elles ne sont pas inexistantes! Dans mon cas, je profite surtout de mes temps libres pour maintenir la forme… le vélo est devenu une passion (voir mes nombreux « posts » sur ce blogue concernant des randonnées de vélo)!

J’ai également réactiver d’autres passions oubliées depuis de nombreuses années. La lecture et l’écriture en est un bel exemple… ce blogue est une première pour moi! La photographie en est un autre exemple, de nombreuses excursions en brousse, dans la nature, occupent les week ends.

Quelques conseils pour les gens ayant besoin de bouger… amenez les équipements ou objets liés à tout ce que vous pourriez vouloir faire ou développer, car il est probable qu’une fois sur place, il soit difficile d’obtenir le matériel recherché. Vélo, kayak, films, musiques, livres, équipements conditionnements, etc etc…. tout ce qui pourrait vous occuper, car vous serez ‘seul’ dans un certain sens et vous aurez une occasion unique de mettre du temps pour ce qui vous fascine… maintenant!


Pourquoi l’expatriation ?

Il n’y a surement pas de consensus à ce sujet et lorsque je pose la question, les réponses varient….. pour plusieurs ce sera pour gagner des précieux dollars pour la retraite (sans impôts pour les non-résidents), expérience de travail pour quelques-uns, expérience de vie pour d’autres… chacun a sa motivation!

L’expatriation est une expérience de vie formidable. Ce que j’ai tenté de décrire dans les 2 derniers posts n’engage personne, c’est ma propre vision et il faut prendre le tout avec un grain de sel puisque cela est différent pour chaque personne. De plus, je n’ai pas la facilité de décrire les événements comme le ferait un journaliste ou un écrivain,  mais je suis certain d’une chose… c’est qu’un texte, un récit ou même un reportage ne peut réussir à faire comprendre la réalité qu’est l’expatriation… il faut le vivre… et dans mon cas…. Il faut vivre la guinée ;)

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